Grand prix du théâtre

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3ème édition

Chantal Alves Malignon pour LE CRAPAUD

LE CRAPAUDRésumé de la pièce :

C'est dans un manoir bordé de bois et d'étangs que Pierre, écrivain de renom, vit avec Jim, un tres beau chien qui s'ennuie beaucoup, Ombrella, une bonne hispanique réfractaire a la langue de Voltaire et sa mere, un peu capricieuse mais tellement aimante !
Oui, Pierre a vraiment une vie de privilégié. qu'il mene en réalité entre les quatre murs de son imaginaire. Dans la vraie vie, Pierre habite l'appartement délabré d'une banlieue anonyme. Chaque jour, il réécrit mentalement son conte personnel dans lequel il tient le rôle de l'écrivain célebre, entouré d'admirateurs et de femmes forcément subjuguées.
Même dans ces reveries les plus folles, jamais Pierre n'aurait imaginé qu'une vraie femme, une femme de chair et de coeur, puisse tomber amoureuse d'un crapaud. Parfois la réalité est plus belle que les contes. ou pire.

Biographie

Elle est née au bord d'un étang de 217 km2 plus connu pour ses perches que pour ses batraciens. C'est au bord du lac de Neuchâtel que Chantal Alves Malignon étudie les lettres et bricole
ses premiers mots. Et puis un jour, une de ses amies la traîne a un cours d'art dramatique. Et la, poussée sur une scene pas plus grande que le tapis du salon parental, Chantal Alves dit un
texte puisé dans les alexandrins de Musset. et c'est le choc ! Dans le court silence qui suit la derniere rime, elle décide qu'elle passera sa vie a déguster de bons textes sur un plateau.

Elle part pour Paris suivre les cours d'Yves Pignot. Devenue comédienne, elle tourne pour la télévision pendant dix ans, et fait sa premiere tentative d'écriture théâtrale avec Mort par Correspondance qui sera créée en Suisse. Le Crapaud est sa deuxieme piece. Elle a vingt huit ans. Elle fait ce que font tous les auteurs débutants a Paris, elle envoie son manuscrit a gauche, a droite, pousse deux portes, passe trois coups de fil, tire quelques sonnettes, attend des journées entieres derriere son répondeur (le téléphone portable est encore a l'état de prototype). et finit par laisser tomber : Paris est trop grand, trop bruyant et désespérément sourd. Faute de baguette magique, le manuscrit est remisé au fond d'un tiroir et Chantal Alves Malignon regagne son clavier.

Chantal Alves MalignonLes pièces s'accumulent, elle s'essaye au spectacle musical, Smack ! mis en scene par Jean-Pierre Malignon, puis à l'adaptation avec Dans les Ténèbres de Pedro Almodovar, enfin à des pièces personnelles, Gammes, Qui quittera Georges en premier ?. et tant d'autres.
Et puis un jour, c'est la piece qui fait déborder le tiroir. Le grand ras-le-bol. Aussi radicalement qu'elle avait décidé d'arreter de tourner a la télévision pour écrire du théâtre, elle décide d'arreter d'écrire pour gagner sa vie. On vient de lui proposer d'intégrer une agence de communication comme conceptrice-rédactrice et pendant dix ans, elle s'échinera a oublier ce qui l'a poussée a quitter son grand étang pour la Seine. Pendant dix ans, elle n'écrit pas, elle rédige.

Mais c'est plus fort qu'elle, il faut toujours qu'elle ouvre un petit document dans un coin pour y glisser un bout de dialogue ou ciseler une phrase. c'est ainsi qu'un mot apres l'autre, entre deux briefs, elle écrit le texte de La Femme placard dont le spectacle sera créé au Théâtre du Petit Hébertot en 2007.
Mais c'est avant, en 2006, que remarquant dans un entrefilet de la Newsletter de la SACD l'annonce du concours ACT, Chantal Alves Malignon entend comme un croassement au fond du tiroir. et le coup de baguette magique se produit. Le Crapaud, c'est un peu l'enfant prodigue qui, revenant apres quinze ans d'absence, vous saute dans les bras un beau jour de printemps en criant "Maman, on a gagné ! ". Et la, vous ressentez la joie un peu hébétée de ceux qui n'attendaient plus.
Aujourd'hui, elle est revenue a ses vraies amours, le théâtre, pour lequel elle vient tout juste de terminer l'écriture de sa nouvelle piece, J'arrête quand je veux. "Je vous l'avoue, personnellement je voudrais bien ne plus jamais m'arreter. Mais ça."