Grand prix du théâtre

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13 ème édition

Désaxé de Hakim Djaziri

 

DISTRIBUTION :

mise en scène et scénographie Quentin Defalt

avec Florian Chauvet / Hakim Djaziri / Leïla Guérémy
collaborateur artistique Adrien Minder / lumières Manuel Desfeux / costumes Marion Rebmann / musique et ambiance s onor e Ludovic Champagne / régie son Raphaël Pouyer / administration Anne Gégu / diffusion Anne-Charlotte Lesquibe

L'HISTOIRE:

Depuis la prison de Fleury-Mérogis, un homme est envahi par une pensée : il a quatre ans, c’est son anniversaire. Le doux parfum de son Algérie natale lui revient. Mais très vite, le souvenir de son enfance heureuse laisse place à d’autres, plus sombres : la montée de l’intégrisme, sa fuite en France avec ses parents, son arrivée dans la cité des Trois-mille à Aulnay-Sous-Bois, l’un des quartiers les plus difficiles de Seine-Saint-Denis.

De déceptions en désillusions, en manque de repères, il sombre dans la violence. Pourtant élevé dans l’amour des autres, il se referme sur lui-même et, sous les yeux impuissants de ses parents, se noie dans un islam radical...
Il sait qu’il n’y a aucune fatalité. Il aurait pu choisir un autre itinéraire. À la croisée des chemins, il a préféré céder à la haine.

PRÉSENTATION DE L'AUTEUR

Ce texte est autobiographique à bien des égards. Mon personnage et moi avons tant en commun : une enfance heureuse passée dans un cocon familial protecteur, la montée de l’intégrisme en Algérie vécue de l’intérieur, l’exil, la haine et la violence, les rêves confisqués, la lassitude, la perte d’identité puis le réconfort de la religion à en oublier les fondamentaux de la vie en société.
Lui, bascule dans l’idéologie de haine portée par l’extrémisme religieux. Moi, j’y étais sensible d’abord avant de la rejeter à temps. C’est la seule chose qui nous sépare, mais elle fait toute la différence.

Écrite sur le tard, Désaxé est ma deuxième pièce. J’aurais pu accoucher d’elle bien avant aujourd’hui. Je ne m’en sentais pas la force. Mais une fois la décision prise, elle est née aussitôt et je me suis rendu compte à quel point elle répondait finalement à une urgence.
La mienne déjà, celle d’un homme, tour à tour auteur et comédien, qui entend jour après jour la violence, la révolution, les morts, les sacrifices au nom d’un idéal façonné par la croyance. Celle aussi du désir de ne pas rester immobile face à l’absence d’optimisme qui semble nous avoir tous gagnés.

Une réalité qui nous explose au visage avec une telle banalité !
J’ai l’espoir que ce texte s’incarne, pour un jour ou un instant, dans la puissance de l’idéal pour permettre de décrypter le profond malaise que provoque une société ciselée, parce que là est notre problème commun.
J’y raconte mon histoire certes, mais aussi celle de beaucoup de jeunes de banlieue qui crient leur désarroi à la face du monde sans être entendus. En toute humilité et conscient de n’être pas le premier ni le seul, je me fais, à travers ce témoignage, le porte-parole de ces oubliés de la France. J’espère que cette pièce, née avec l’esprit d’un engagement citoyen, saura trouver un écho qui contribuera à faire bouger quelques consciences.